Mon ami d’enfance
Il y a là un lavoir
Et puis un petit mur,
Un grillage dessus,
Bien rouillé, j’en suis sûre.
Là, droit, noueux, fort et dur,
Bien planté dans l’azur,
Et griffé dans le sol
Pour tenir sa voilure,
Il est là, Mon Prunier !
Ses pattes d’éléphant
S’enfoncent dans la terre,
Et génèrent du courant
Entre le Ciel, la Terre.
Entre elles, des cheveux
Se dispersent en ruisseaux :
Dessins d’aires de jeux
Et de mondes « pour de faux ».
A l’affut de tes prunes,
Assise sous ton toit,
Je reçois tes doux fruits
Et les amers, parfois.
Mes jouets en plastique
Prennent leur vie ici.
Loin de toutes paniques
J’invente d’autres « ici ».
Merci, Ô toi, mon arbre,
Merci mon bel ami,
Compagnon de mon âme,
Tu m’as permis la Vie.
Ô mon arbre préféré
Je veux te remercier
De m’avoir tant bercée
Tout au long des années.
Marie-Françoise Courtade Bonnefoy.